Mère jugée pour le viol de sa fille
Mère jugée pour le viol de sa fille: un témoignage glaçant – France :
Une mère a décrit devant les assises des Bouches-du-Rhône les relations sexuelles qu’elle assure avoir eues avec son amant et sa fille de 3 ans.
«Je lui ai montré et je lui ai demandé de faire la même chose»: d’un ton monotone, dans une ambiance lourde, une mère a décrit jeudi devant les assises des Bouches-du-Rhône les relations sexuelles qu’elle assure avoir eues avec son amant et sa fille de 3 ans.
«Il était allongé sur le lit et il voulait qu’elle lui fasse une fellation.» Elodie, 31 ans, décrit longuement, avec une précision glaçante, les trois épisodes de relations sexuelles qu’elle dit avoir eues avec son amant, Nicolas, 32 ans, qui comparaît à ses côtés, et sa fillette.
Des «fantasmes»
Déjà condamné à de multiples reprises, dont une fois pour corruption de mineurs, lui nie tout viol, reconnaissant seulement des «fantasmes» évoqués dans des conversations électroniques avec la jeune femme alors qu’il était ivre –des éléments retrouvés dans l’ordinateur d’Elodie, comme des photos et quelques vidéos la mettant en scène, seule, avec sa fille.
«J’ai fantasmé sur des enfants, je l’avoue, mais c’est que virtuel, ça n’a été que ça», affirme le cuisinier à l’allure sportive à la présidente Jacqueline Faglin. Sa maîtresse veut se venger de lui parce qu’il lui a demandé de ne plus l’appeler, assure-t-il: «Je ne vois pas la situation autrement.»
Un anxiolytique pour calmer l’enfant
Le témoignage de son ex-maîtresse est pourtant très circonstancié, elle semble n’avoir omis aucun détail: «Cette fois-ci, elle est allongée sur le dos et je la tiens», «il est déçu, il dit qu’il aurait voulu faire plus mais qu’elle s’agitait trop», «le 18 mars, j’ai donné un Lexomil à Camille (le prénom a été modifié, ndlr)», énumère Elodie, qui reconnaît en outre avoir violé sa fille avec des sex-toys pour faire des vidéos et des photos envoyées à Nicolas –et qu’il nie aussi avoir reçues.
Selon elle, c’est son amant qui lui a suggéré l’idée du Lexomil, un anxiolytique, pour calmer l’enfant lors des viols.
«Ca fait mal, ça fait encore mal»
La lecture par la présidente de la retranscription d’un enregistrement réalisé à son insu par le père de l’enfant –qui s’inquiétait depuis quelques semaines de son comportement– est terrible: Jacqueline Faglin en a la voix qui se brise d’émotion.
«Ca fait mal, ça fait encore mal», gémit la fillette. «On s’en fout», lui répond sa mère, selon la retranscription de cet enregistrement.
«Je ne cherche pas d’excuses»
Elodie est en larmes après cette lecture: «C’est moi qui ai fait ça à ma fille, j’ai rien d’autre à ajouter», sanglote-t-elle. «Quand je suis tombée amoureuse, j’ai dérapé, je ne suis pas pardonnable, je ne cherche pas d’excuses», poursuit cette jeune femme un peu ronde, aux fines lunettes. Évoquant le désir de son compagnon de trouver une «petite fille», elle lance: «Je suis rentrée dans son jeu, j’ai dit ‘il y a Camille’.»
Devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, plusieurs de ses proches avaient auparavant décrit une jeune femme «très très amoureuse», «obsédée» par Nicolas, un cuisinier qui travaille avec son compagnon et avec lequel elle entretient une liaison –passant d’ailleurs plus par des échanges sur internet ou par textos que par des rencontres physiques.
20 ans de réclusion criminelle
Interpellée la première après le signalement de son compagnon, Elodie ne met d’ailleurs pas en cause Nicolas dans un premier temps. Incarcérée aux Baumettes, elle lui passe même trois coups de fil avec le portable de la détenue avec qui elle partage une cellule: «J’étais paniquée, j’avais besoin de l’entendre».
Il la rassure, lui dit de ne surtout pas parler de lui aux enquêteurs, assure-t-elle. Entre le moment où son compagnon lui a révélé qu’il l’avait enregistrée et le moment où elle se rend au commissariat, elle affirme aussi que son amant lui conseille de casser son portable et lui dit qu’il s’est débarrassé de son propre ordinateur –ce qu’il reconnaît devant la cour, assurant que l’appareil ne fonctionnait plus.
Le procès des deux ex-amants, qui encourent 20 ans de réclusion criminelle, doit s’achever vendredi. (afp/nxp)