L’abus sexuel engendré par la mère, n’est pas si rare que cela. Peu d’études ont été réalisées sur ces abus sexuels commis par des femmes. La violence peut être aussi faite de séduction, de chantage, de traumatismes répétés, de gestes, de paroles engendrant un inceste moral, véritable atteinte de l’intégrité. Ces gestes sont tout aussi destructeurs entrainant la honte, la culpabilité, l’abus se mesure aux dégâts que cela a provoqués. Les mères aussi peuvent abuser, maltraiter, voire tuer psychiquement ou réellement leur enfant, quelle que soit l’innocence qu’on tend à leur accorder sans hésitation, elles sont parfois plus discrètes mais leur emprise est réelle et peuvent venger leurs souffrances sur leurs enfants.
Mathews et ses collègues (1989), ont réalisé la première étude sur les agresseurs sexuels femmes et a distingué trois types de femmes qui commettent des abus sexuels,
le type “initiatrice sexuelle” qui a toute sa responsabilité, le type “prédisposée” qui a été elle-même abusée sexuellement, et le type “contrainte” qui a été contrainte par un tiers à abuser sexuellement la victime et qui est elle-même victime.
De nombreuses croyances, de fausses idées persistent faisant la part belle à ce tabou ravageur :
- “les femmes ne sont jamais des auteurs d’abus sexuel”
- “les abus sexuels qu’elles commettent n’en sont pas vraiment parce que c’est fait gentiment”.
- « les abus sexuels commis par des femmes devraient laisser moins de séquelles psychologiques ».
- “si un homme de trente ans a des relations sexuelles avec une jeune fille de quatorze ans c’est un abus sexuel, mais si une femme de trente ans a des relations sexuelles avec un garçon de quatorze ans c’est de l’éducation sexuelle”
Ainsi de parler de ce tabou, peut permettre à certaines personnes, de s’en sortir, de ne plus se sentir seules, isolées.
Le témoignage dans la presse de Christine Boisson vient confirmer ces propos. En 1973, Christine Boisson se présente dans une agence de mannequins où elle est remarquée par Just Jaeckin. Lorsque, à 17 ans, Christine Boisson joue dans le film érotique « Emmanuelle, » sa mère n’a pas manqué de lui dire à quel point il était honteux de jouer dans un tel film tout en réclamant son cachet – que Christine lui versera. Avec son frère, elle a partagé des moments de bonheur, mais également une effroyable situation avec sa mère, dont elle décrit les actes : “Comment appeler une mère, qui, pour me dire bonjour, me caressait les seins, les fesses et s’adonnait à des caresses, distraitement, en regardant la télé ? On parle rarement des mères incestueuses, mais cela existe“, explique Christine Boisson qui ajoute que sa mère dormait avec son frère jusqu’à l’âge de 17 ans.
Lire la suite : http://www.voici.fr/news-people/actu-people/christine-boisson-traumatisee-par-une-mere-incestueuse-478197
Nous devons mettre l’accent sur l’importance du traumatisme sexuel avec comme conséquences des facteurs pathogènes. Parfois, c’est seulement lors de l’apparition de symptômes comme la dépression ou de troubles sexuels qui incitent la personne à parler enfin de sa souffrance. C’est un premier pas.
Dans l’onglet presse, vous trouverez d’autres témoignages, de ces abus sexuels faits par les mères, des femmes, qui ne sont hélas pas si rares.
Aucune catégorie sociale n’est épargnée. L’objection qu’il s’agissait de fantasmes, a, aujourd’hui perdu de sa force devant la multiplication des témoignages, le tabou pourtant reste encore fort. Firenczi, psychnanaliste, décrit combien l’identification à l’agresseur est un processus qui se met en place précocement chez les agressés et combien cette confusion bloque les possibilités de haine constructive. Il a fallu attendre cinquante ans pour que son œuvre soit reconnu dans les repères qu’il a apportés.
Référence : http://www.darves-bornoz.net/ndxz-studio/site/img/livre01.pdf
Ainsi, face à l’incrédulité, « comment est-ce possible », ce déni de l’effroyable n’est-il à la hauteur des conséquences post traumatiques ? Effectivement, des troubles somatoformes ont été observés chez des enfants peu après un abus sexuel, et plus longtemps après un abus chez des adultes. Des phobies spécifiques (par exemple monter sur une échelle sans lien avec l’événement traumatique) ou l’agoraphobie peuvent apparaître. On observe également la dissociation lorsque les souvenirs sont trop douloureux, mais vont avoir des réflexes d’état de qui vive permanent, d’impulsivité, avec des sentiments envahissants et récurrents d’abandon et de mauvaise estime de soi. Les personnes peuvent ressentir aussi une altération de leur perception d’eux-mêmes avec un sentiment d’impuissance, de honte, de culpabilité et d’auto-accusation, éprouvé un sentiment d’être sali ou d’être marqué, un sentiment d’être complètement différent des autres, dans une solitude complète, conviction qu’aucune autre personne ne peut comprendre. On peut trouver de nombreux autres symptômes, physiques, psychiques, des changements de caractère, une sexualité perturbée, une absence de sexualité. Il est difficile pour ces personnes de donner un sens à leur vie, l’inceste fige la vie. C’est encore plus difficile pour ces personnes de comprendre ce qui se passe pour elles quand l’inceste a été renié, qu’il soit physique, moral, psychologique, mais les effets dévastateurs sont les mêmes.
L’inceste n’est pas seulement que physique, il peut être moral également, quand un parent fait de son enfant le confident de sa sexualité ou des ses problèmes de couple. Cet inceste symbolique est un viol de l’intégrité psychique de l’enfant.
Depuis le 8 février 2010 seulement, en France, l’inceste est explicitement mentionné dans le code pénal, dans la loi 2010-121. Une enquête récente de l’Ipsos indique également pour la première fois les chiffres de l’inceste en France : “Ainsi, 19% des Français déclarent connaître une (12%) voire plusieurs personnes (7%) ayant subi des agressions sexuelles comme des attouchements ou des caresses, et 13% connaissent une (8%) ou plusieurs personnes (5%) ayant été victimes de viols. De même, respectivement 11% et 9% affirment qu’un ou plusieurs membres de leur entourage ont subi des actes d’exhibitionnisme ou fait l’objet de confidences répétées à caractère sexuel.
Willy Barral dans son livre “le corps de l’enfant est le langage de l’histoire de ses parents “, nous parle de la mère incestueuse, et, nous avons choisi de relever cet extrait :
“La mère m’explique que son fils est “né comme çà” et qu”on lui a dit que son fils est autiste ou psychotique”., on ne sait pas trop. “c’est un enfant fou”, comme vous voyez, ponctue la mère. Le père est silencieux et le surveille du coin de l’œil. Mais lorsque Philippe entend le mot “fou” prononcé par sa mère, il pousse un petit cri animal et va vers sa maman. Il s’agenouille et lui prend un doigt qu’il enfouit et suce dans sa bouche. J’entends la mère lui dire alors dans le creux de l’oreille : “oh, non, Philippe, pas ici…” “Pas ici et pas chez vous à la maison, dans votre chambre non plus;, Madame!”. Manifestement le fils, qui ne parlait pas avec des mots, savait très bien s’exprimer par son corps; et j’avais à entendre ce qu’il me donnait à entendre dès l’origine : sa mère lui faisait des fellations pour le calmer d’où ma réponse immédiate!
Dans son livre sur les Parents toxiques, Susan Forward, psychothérapeute, évoque les parents déficients qui détruisent l’intimité et l’intégrité de l’enfant par le pouvoir des mots. La confusion des places et des générations : l’enfant est un enfant, il n’est pas là pour être l’intime de l’un de ses parents (ou des deux !) ni pour écouter ses confidences sur ses relations sexuelles ou de couple. Elle évoque les “parents voleurs d’enfance”, qui demandent à l’enfant de se faire leur parent. L’enfant ne dispose pas des moyens psychiques pour gérer les confidences sur le couple parental. Les enfants qui sont pris dans ces renversements de rôles, facteurs de confusion, passent leur temps à échouer.” Cette réaction est entièrement immature de la part du parent, et très destructrice, et à long terme, sur le psychisme de l’enfant.
Extrait… “Il serait souhaitable pour tous d’avoir eu une jeunesse heureuse, mais on ne change pas le passé. Ce que je peux faire, c’est vous aider à effectuer un changement majeur d’opinion à propos du responsable des malheurs des votre enfance. Ce changement est nécessaire car, jusqu’à ce que vous reconnaissiez à qui incombe cette responsabilité, il est presque certain que c’est vous qui la supporterez.. Et, aussi longtemps que vous vous culpabiliserez, vous souffrirez de honte et de haine pour vous-même et vous trouverez mille façons de vous punir. Les adultes élevés par des parents toxiques ont des difficultés particulières avec leur colère parce qu’ils ont grandi dans des familles où on ne laissait pas les émotions s’exprimer. La colère était un privilège réservé aux parents. La plupart des enfants de parents toxiques deviennent très tolérants aux mauvais traitements. Vous pouvez très bien n’être que vaguement conscient qu’il vous est arrivé quelque chose de pas ordinaire au cours de votre enfance. Il y a des chances pour que vous ne sachiez pas à quel point vous êtes réellement en colère.”
J’aimerais rappeler cette féministe des années 1970, fondatrice du premier centre d’hébergement pour femmes battues en Angleterre il y a 30 ans, et auteur du livre «Enclin à la violence» dans lequel elle aborde le tabou de la violence féminine, Erin Pizzey disait « Je travaillais à Santé Fe au Mexique, sur des cas de mauvais traitements envers des enfants et contre des pédophiles. Voilà où j’ai découvert qu’il y avait autant de femmes pédophiles qu’il y a d’hommes. Les femmes restent indétectées.» «Il y a autant de femmes violentes que d’hommes violents, mais il y a beaucoup d’argent investi dans la haine des hommes, en particulier aux États-Unis. J’ai du avoir une escorte policière partout ou j’allais parce que je recevais des menaces de mort et des alertes à la bombe à mon domicile (ndla: de la part de féministes mécontentes de ses propos). D’innombrables personnes des deux sexes sont enclines à la violence, proie d’une dépendance profonde à la brutalité. J’ai osé dire publiquement que les femmes pouvaient être aussi violentes que les hommes et que les femmes étaient bien plus violentes psychologiquement que les hommes.
Lire la suite : http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2013/08/03/temp-fb9e675109d6e9f144983b383e12ffa2-245135.html
Une journaliste Anne Poiret, française, auteure de « l’ultime tabou. Femmes pédophiles, femmes incestueuses », a réalisé un documentaire en 2004 pour l’émission « Zone interdite », et a recueilli de nombreux témoignages. Femmes pédophiles, mères incestueuses dans les différents pays où cette enquête a mené l’auteur, personne ne veut entendre ces mots. Le tabou cache un comportement aussi difficile à comprendre qu’à nommer. Comment fait un enfant pour survivre à cela ? Quels choix s’offrent à lui. Oublier ? En parler ? Mais à qui si personne ne le croit ? Face à ces situations impensables, la parole est souvent étouffée, la souffrance ignorée, minimisée et les droits bafoués. Reconnaître les femmes pédophiles et leurs victimes, n’est-ce pas sortir de l’angélisme lié au rôle de la mère ? Une enquête et des témoignages qui dérangent, qui renvoient aussi à notre représentation de la sexualité féminine.
Lien : http://la-cause-des-hommes.com/spip.php?article70
“Nul ne devrait émettre de violence ni accepter que l’on émette de la violence à son endroit.” Yvon Dallaire
C’est seulement en 1980, que la loi a défini le viol. Mais, dans la tête des sénateurs, il n’y avait que les viols commis par les hommes. Est-ce que nous sommes aujourd’hui disposés à entendre qu’un garçon, qu’une fille a été agressé, par une femme, par une mère? Ce n’est pas parce que l’on va parler de cette réalité, que l’on va stigmatiser les femmes. En parler, c’est mieux comprendre le phénomène, c’est aussi pouvoir mieux le prendre en charge, et, ainsi pouvoir mener des actions. Ainsi, l’AIVI avait mis en place une pétition pour que le mot inceste apparaisse dans le code pénal . Trop de victimes parlent de ce silence broyant, je remercie Vincent qui a eu le courage de témoigner. Bien des personnes violentés, ne deviennent pas violeurs, mais la dévalorisation de soi-même est un point commun. La haine et l’amour sont mêlés dans le rapport au corps. Devenons responsable, nous ne pouvons plus faire semblant de ne rien voir, et de nous taire.