Les hommes victimes autant que les femmes de violence conjugale
Ainsi, bien qu’il soit impossible de relier les deux statistiques obtenues par des méthodes et enquêtes distinctes, l’Enquête de Statistique Canada précise que 70 % des incidents de violence conjugale ne sont pas rapportés à la police, alors que les données policières indiquent que 68 % des victimes de violence familiale (qui incluent les gestes posés par n’importe quel membre de la famille à un autre membre de la famille) sont des femmes et des filles, et que la moitié des cas sont des dossiers de violence conjugale.
Lien entre rupture et violence
L’Enquête comporte par ailleurs plusieurs autres données intéressantes, notamment qu’un lien très clair existe entre la rupture et la violence. Ainsi, 41 % des victimes disent avoir subi de la violence d’un ex-conjoint après la fin de l’union, et la moitié de celles-ci précisent que la gravité de la violence a augmenté après la rupture, une constante qui frappe de manière égale les hommes et les femmes.
De plus, les incidents de violence conjugale étaient plus souvent déclarés relativement à des unions rompues que par des personnes actuellement mariées ou vivant en union libre.
Les résultats révèlent par ailleurs qu’il pourrait y avoir un lien entre la violence durant l’enfance et la violence conjugale à l’âge adulte, alors qu’un plus grand nombre de victimes de violence conjugale ont affirmé avoir été victimes de sévices physiques ou sexuels, ou les deux, durant leur enfance (48 %), comparativement aux personnes n’ayant pas déclaré de violence conjugale (32 %).
Tristement et sans surprise, le taux de violence conjugale chez les autochtones est plus du double (9 %) que chez les non-autochtones (4 %).
Les provinces rapportent généralement une baisse de la violence conjugale similaire à celle de l’ensemble du Canada en termes de proportion.
C’est l’Île-du-Prince-Édouard qui rapporte le plus haut taux de violence conjugale, suivie dans l’ordre de la Saskatchewan, et ex aequo, de l’Alberta et de la Nouvelle-Écosse. Le Nouveau-Brunswick vient au cinquième rang, alors que le Québec occupe la huitième place. Le taux de violence conjugale le plus faible a été enregistré à Terre-Neuve-et-Labrador.