Inceste maternel, maltraitance : elles lèvent le tabou – Ça commence aujourd’hui
Pourquoi on en parle si peu? L’inceste féminin c’est fondamental, c’est l’inceste impensable. cela veut dire que c’est une femme qui touche ses enfants, la chair de sa chair. On attend de sa mère, protection et amour, et surtout pas de basculer dans ce chaos symbolique. C’est toujours compliqué d’en parler comme si il y avait une gradation, des soins de la maman possessive qui s’occupe du corps de l’enfant et qui risque un jour de basculer dans des gestes sexuels.
“Quand j’étais enfant, je pensais que c’était partout pareil; on est sous l’emprise la mère, puisque c’est la mère et qu’elle le fait, c’est normal. Le viol de mère à fille, c’est tabou. ma mère venait me chercher, me mettait à la place de mon père dans le lit et, faisait son affaire, elle me remettait tout doucement dans mon lit après. Ma mère était gracieuse, intelligente, “.
“Personne n’intervenait, même pas les forces de l’ordre, je ne comprenais pas ce qui se passait, pour moi c’était la normalité, ma mère me livrait en pâture à mon père, quand il devenait violent, elle tricotait. Quand je pleurais, je me tordais de douleurs, elle me disait “tu as voulu aller voir ton père, tais-toi”. La séquestration coupe le lien au moment où la violence démarre. Dans cette famille, j’étais l’objet dans cette dysfonctionnelle. Je change de grade en fonction des âges, à 6 ans, j’ai la charge de la cuisine. L’étau se resserre, cette belle mère est gentille et d’autres pas, et un jour je comprends que je vais être la pause café de cette femme. Je tends la main à mon père et il se tourne, je comprends que je suis seule, je dois me laisser faire. Mon corps et ma mémoire se mette en sécurité. Tout le monde était dans le déni. Chaque fois que ma mère me laissait partir chez mon père, elle tricotait, à sa mort, j’ai retrouvé tous les pulls qu’elle m’avait tricoté. j’aime foncièrement mes parents, je ne connais qu’eux”.
Il n’y a pas de pardon possible, ce n’est pas la question de pardon, mais du sens que l’on va donner à ce que nous est arrivé.
Bonjour et Merci à vous de partager mon témoignage qui permet à d’autres survivant(e)s de se faire aider. J’en suis aujourd’hui à 151 assistances à d’autres victimes + 4 dossiers en cours.