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Notre corps ne ment jamais – Alice Miller

by : Dominique Mathey
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Notre corps ne ment jamais. Quand nous tombons malades, quand nous faisons l’expérience de la dépression, de la toxicomanie, de l’anorexie…, c’est que nous sommes traversés par un conflit intérieur entre ce que nous ressentons et ce que nous voudrions ressentir. D’un côté, il y a notre corps, qui garde intacte la mémoire de notre histoire, et tout particulièrement des mauvais traitements que nos parents ont pu nous infliger ; de l’autre, il y a notre esprit et notre volonté conditionnés par la morale et l’éducation traditionnelles à aimer et honorer, quoi qu’il arrive, ces mêmes parents. Ce livre nous montre, à travers de nombreux exemples – notamment les vies d’écrivains célèbres- les conséquences parfois dramatiques de ce conflit, mais aussi qu’il existe, aujourd’hui, des raisons d’espérer. Non, nous ne sommes pas obligés d’être les ” bons ” enfants de nos parents s’ils nous ont fait du mal et s’ils continuent de pratiquer le chantage affectif. Oui, c’est notre responsabilité que d’être attentifs aux signaux d’alerte que nous envoie notre corps. Oui, au terme de ce chemin exigeant par lequel nous acceptons de relire l’histoire de nos rapports avec nos parents, il y a l’espoir de naître à une authentique liberté intérieure.

Extrait ”

La haine de soi et l’amour inexaucé (Arthur Rimbaud)

Arthur Rimbaud, né en 1854, mourut d’un cancer, quelques mois après l’amputation de sa jambe droite, en 1891, à l’âge de 37 ans. Sa mère, rapporte Yves Bonnefoy, était une femme dure et brutale, et, précise-t-il, toutes les sources s’accordent à ce sujet.

« Madame Rimbaud fut un être d’obstination, d’avarice, d’orgueil, fière, de haine masquée et de sécheresse. Une figure d’énergie pure portée par une foi aux couleurs de bigoterie, amoureuse d’ailleurs, s’il faut croire ses lettres extraordinaires de 1900, de l’anéantissement, de la mort. Je ne puis citer pour son portrait, qui cependant les exigent, ces constats enthousiastes d’inhumation ou d’exhumation. Disons simplement qu’à 75 ans elle se fait descendre par les fossoyeurs dans sa tombe, entre Vitali et Arthur morts, pour un avant-goût de la nuit. » (Yves Bonnefoy: Rimbaud, Edition du Seuil, 1961 et avril 1994)

Grandir auprès d’une telle femme, qu’est-ce que cela a pu signifier, pour un enfant intelligent et sensible ? La réponse se trouve dans la poésie de Rimbaud. Son biographe écrit :

« Elle a essayé d’interrompre également sa maturation pourtant nécessaire. Elle a voulu étouffer au moins son désir d’indépendance, de liberté. La conséquence fut, chez celui qui s’est senti orphelin, une ambivalence profonde, à la fois haineuse et fascinée. De ne pas être aimé, Rimbaud à obscurément déduit qu’il était coupable, et de toute la force de son innocence, il s’est durement retourné contre son juge. » (idem)

La mère tient ses enfants totalement sous sa férule et baptise cela amour maternel. Son fils, un garçon clairvoyant, perce à jour ce mensonge, se rend compte que le permanent souci des apparences n’a rien à voir avec le véritable amour, mais ne peut accepter pleinement ce constat car, comme tout enfant, il a absolument besoin d’amour, tout au moins de l’illusion de l’amour. Il n’a pas le droit de détester cette mère qui, apparemment, s’occupe tellement de lui. Il dirige donc sa haine contre lui-même, inconsciemment convaincu d’avoir mérité ce mensonge et cette froideur. Il est submergé d’un dégoût qu’il projette sur la ville de province qu’il habite, sur – comme chez Nietzsche – la morale hypocrite ainsi que sur lui-même. Il essayera, sa vie durant, d’échapper à ces sentiments en se réfugiant dans l’alcool, le haschich, l’absinthe et l’opium, mais aussi par des longs voyages. A l’adolescence, il fit deux fugues, mais à chaque fois on le ramena à la maison.

Sa poésie reflète cette haine de soi, mais aussi la quête de cet amour qui lui fut si totalement refusé durant les premières années de sa vie. Plus tard, à l’école, il a la chance de rencontrer un maître aimant que deviendra, à la période décisive de la puberté, un ami sincère, un accompagnateur et un soutien. Cette confiance lui permet d’écrire et d’approfondir ses idées philosophiques. Son enfance, toutefois, l’emprisonne toujours dans son étau. Il tente de dissoudre son désespoir de n’avoir pas été aimé dans des considérations philosophiques sur la nature du véritable amour. Mais il reste enlisé dans l’abstraction, car si intellectuellement il rejette la morale, émotionnellement il demeure son fidèle serviteur. Il a le droit d’avoir du dégoût pour lui-même, mais non pour sa mère : entendre les douloureux messages de son corps signifierait détruire les espoirs qui, enfant, l’ont aidé à survivre. Rimbaud écrit inlassablement qu’il ne peur se fier qu’à lui-même. Que lui a-t-il donc fallu apprendre, quand il n’était qu’un petit garçon, auprès d’une mère qui, au lieu de lui donner un véritable amour, ne lui a présenté que ses aberrations et son hypocrisie ? Toute sa vie fut une grandiose tentative d’échapper, par tous les moyens à sa disposition, à l’entreprise de destruction maternelle.

La fascination qu’éprouvent, pour la poésie de Rimbaud, bien des jeunes gens dont l’enfance fut semblable à la sienne, vient sans doute aussi de l’obscure sensation d’y retrouver leur propre histoire.

Rimbaud était, on le sait, très lié avec Verlaine. Sa faim d’amour et de vraie communication semble, dans un premier temps, s’assouvir dans cette amitié. Mais elle ne durera pas, empoisonnée par la méfiance, issue de l’enfance, qui chez Rimbaud s’insinue constamment dans l’intimité avec un être aimé, et aussi par l’influence du passé de Verlaine. La fuite dans la drogue ne leur permet, ni à l’un ni à l’autre, cette relation à cœur ouvert qu’ils cherchent. Ils s’infligent mutuellement de douloureuses blessures. En fin de compte, Verlaine se comporte de façon aussi destructrice que la mère de Rimbaud. Il en arrive même, en état ébriété, à tirer par deux fois sur son ami, ce qui lui vaudra deux ans de prison.

Pour sauver « l’amour en soi », cet amour vrai dont il a manqué dans son enfance, il va le chercher dans la charité, la compréhension, l’empathie avec l’autre. Il veut lui donner ce qu’il n’a pas reçu. Il veut comprendre son ami, l’aider à se comprendre lui-même. Mais les émotions refoulées de ses jeunes années réduisent ses effort à néant. L’amour du prochain prêché par la religion chrétienne ne lui apporte pas le salut, car son incorruptible perception lui interdit de se leurrer. De sorte qu’il va passer sa vie dans la quête perpétuelle de sa propre vérité, qui lui reste cachée car il a appris, très tôt, à se haïr lui-même pour ce que sa mère lui a fait. Il se vit comme un monstre, voit en son homosexualité un vice et en son désespoir un péché, sans jamais se permettre de diriger sa fureur infinie, sa colère justifiée, contre sa source, contre la femme qui l’a maintenu captif, aussi longtemps qu’elle l’a pu. Il cherchera toute sa vie à se libérer de cette geôle, par la drogue, des voyages, des illusions et surtout par la poésie. Mais dans toutes ces tentatives désespérées d’ouvrir les portes de la libération, l’une d’elles, la principale, restera obstinément fermée : celle qui mène à la réalité émotionnelle de son enfance, aux sentiments du petit garçon qui a dû grandir en l’absence d’un père protecteur, auprès d’une femme gravement perturbée et méchante.

La biographie de Rimbaud est un exemple typique de la façon dont le corps est astreint à chercher toute une vie durant la vraie nourriture dont il a été si tôt privé. Rimbaud était irrésistiblement poussé à vouloir combler ce manque, à apaiser une faim qui ne pouvait plus être assouvie. Dans cette optique, sa toxicomanie, ses pérégrinations et sa relation avec Verlaine ne s’expliquent pas seulement comme une fuite de la mère, mais aussi comme la quête d’une nourriture que cette dernière lui avait refusée. Du fait que cette réalité intérieure était astreinte à rester inconsciente, l’existence de Rimbaud fut placée toute entière sous le signe du mécanisme de répétition. Après chaque tentative de fuite ratée, il retourne chez sa mère. C’est ce qu’il fera après la rupture avec Verlaine et aussi à la fin de sa vie, après avoir sacrifié sa créativité, renoncé à l’écriture depuis des années et pris la profession de négociant : en d’autres termes, après avoir satisfait, indirectement, aux exigences de sa mère. Arthur Rimbaud passe certes les derniers jours de sa vie à l’hôpital de Marseille, mais auparavant il a séjourné auprès de sa mère et de sa sœur à Roche, se faisant soigner dans cette localité. Sa quête d’amour maternel s’est achevée dans la prison de son enfance”.

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