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C’est pour ton bien : Racines de la violence dans l’éducation de l’enfant

by : Dominique Mathey
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La psychose, la drogue, la criminalité sont-elles les répercussions codées des expériences des premières années de la vie ? Alice Miller dénonce les méfaits de l’éducation traditionnelle, qui a pour but de briser la volonté de l’enfant pour en faire un être docile et obéissant. Elle montre comment les enfants battus battront à leur tour, les menacés menaceront, les humiliés humilieront. Car à l’origine de la pire violence, celle que l’on s’inflige à soi-même ou celle que l’on fait subir à autrui, on trouve presque toujours le meurtre de l’âme enfantine. Cette «pédagogie noire», selon l’expression de l’auteur, est illustrée par des textes des XVIIIe et XIXe siècles, stupéfiants ou tragiques, reflétant les méthodes selon lesquelles ont été élevés nos parents et nos grands-parents, et par trois portraits d’enfances massacrées : celle de Christine F., droguée, prostituée, celle d’un jeune infanticide allemand et enfin celle d’Adolf Hitler, que l’on découvrira ici sous un jour tout à fait inattendu. Alice Miller (1923-2010) a exercé la psychanalyse jusqu’en 1980 avant de se consacrer entièrement à ses recherches sur l’enfance. Traduite dans le monde entier, elle est l’auteur de nombreux ouvrages sur les causes et les conséquences des mauvais traitements infligés aux enfants. Déjà en Champs : Notre corps ne ment jamais (2014). –Ce texte fait référence à l’édition Broché .

Qu’est-ce qu’un grand livre ? Peut-être celui qui change en profondeur et définitivement notre regard sur les situations les plus concrètes, les plus banales et les plus tragiques.

Un élève frappe d’autres élèves dans la cour d’un établissement scolaire. Un enseignant humilie ses élèves cours après cours. Un homme bat sa compagne. Une femme rabaisse son compagnon. Un manager harcèle ses collègues. Un automobiliste s’en prend physiquement aux autres pour une place de parking.

Situations où la violence n’est plus un bon mot malheureux ou un accès de fureur sans lendemains, mais un réflexe, un langage, une manière d’être.

« Ce qui arrive à l’enfant se répercute sur l’ensemble de la société »

Le livre de la psychanalyste suisse Alice Miller, « C’est pour ton bien », paru en 1980 et traduit en français en 1985, dévoile un continent quasi inexploré et trop longtemps inconnu : le territoire des violences contre l’autre ou contre soi à l’âge adulte, en tant qu’héritage inévitable et massif des violences subies comme enfant – injures, coups, menaces, humiliations, manipulations !

« L’opinion publique est loin d’avoir pris conscience que ce qui arrivait à l’enfant dans les premières années de sa vie se répercutait inévitablement sur l’ensemble de la société, et que la psychose, la drogue et la criminalité étaient des expressions codées des expériences de la petite enfance. »

Alice Miller consacre un chapitre à l’enfance d’Adolf Hitler. Cette démarche, qui ne légitime ni n’excuse en rien l’injustifiable, la conduit à montrer de manière spectaculaire le lien entre les souffrances endurées dans l’enfance par le fils d’Aloïs Hitler et la barbarie à grande échelle initiée par la suite.

Pour l’enfant traumatisé, un « témoin secourable » peut tout changer

L’objection commune consistera à évoquer les millions d’autres enfants qui subissent ou ont subi le même sort et n’en érigent pas pour autant la barbarie en système.

Au-delà du contexte historique, politique et économique propre à l’Allemagne de la République de Weimar et favorable à l’avènement d’une telle figure, Alice Miller souligne que bien souvent, ces autres enfants ont un jour croisé, ne serait-ce que brièvement, un « témoin secourable », capable de leur prodiguer chaleur, écoute bienveillante et compréhension, enrayant ainsi le mécanisme de la violence.

La violence, nous dit Alice Miller, n’est pas l’expression d’une pulsion de mort telle que la conçoit la psychanalyse traditionnelle. Cette haine présente en certain(e)s, qu’on ne confondra pas avec la part d’agressivité et de conflictualité commune à tous et à toute relation, se révèle être le fruit d’un conditionnement ancien et précoce.

Dans le cas d’Hitler, la haine trouve son ancrage dans les coups reçus à répétition et sans possibilité d’échappatoire avant même l’âge de 4 ans. Cette haine aura ensuite trouvé un exutoire dans la détestation des juifs, cible séculaire d’opprobre offrant aux partisans d’Hitler, objets eux aussi d’une éducation comparable, « l’image concrète d’un ennemi qu’ils ont alors toute liberté de haïr ».

La violence n’est pas génétique, mais bien acquise

L’image idéalisée des parents maltraitants, vis-à-vis desquels le respect dû a entraîné très tôt le refoulement de la rancœur et de la violence, peut ainsi rester ménagée.

Le besoin obsessionnel d’Hitler de connaître les origines de chaque citoyen allemand en remontant jusqu’à la troisième génération trouverait sa source dans son incertitude première quant à sa propre éventuelle origine juive ; les juifs représentant alors la partie humiliée d’Hitler enfant, qu’il s’agit de réduire à néant.

L’analyse développée par Alice Miller montre de manière implacable que la violence, quand elle est quotidienne et systématique au point de devenir un rapport au monde, aux autres ou éventuellement à soi, n’est pas innée mais acquise, qu’il s’agisse de cas célèbres – Miller se penchera également sur le cas de Staline – ou de cas anonymes, que nous croisons tous les jours.

Je pense spontanément, en tant qu’enseignant, à deux élèves, le premier, frappé par son père, et qui lui-même frappe à l’occasion ses camarades. Une autre élève, à la violence plus subtile, manipulant ses interlocuteurs aussi bien qu’on l’a fait passer de main en main, petite, de parents biologiques en famille d’adoption, de famille d’adoption en famille d’accueil.

Au-delà de cet apport sous-estimé à l’éternel débat, si savamment instrumentalisé par certains, du caractère inné ou acquis de la violence, le propos d’Alice Miller nous invite à poser un regard différent sur l’histoire passée et à venir.

La thèse d’Alice Miller est à la fois rassurante et terrifiante

Les événements qui font l’histoire sont souvent interprétés uniquement en termes d’intérêts stratégiques, géopolitiques et/ou économiques, d’actions communes et de mouvements collectifs dans lesquels l’individu se dissout.

Ils restent pourtant, en-deça des constructions idéologiques, politiques ou spirituels (bien réels mais de façon secondaire), une somme de prises de position individuelles liées à des parcours de vie singuliers et souvent chaotiques qui, le cas échéant, se retrouvent et se conjuguent.

Le propos de ce livre apparaît dans un même mouvement terrifiant et rassurant : certains comportements et évènements auraient pu et pourraient, à l’avenir, être autres, pour peu que l’éducation de nombreux enfants change, et que l’on fasse notamment l’apprentissage dès le plus jeune âge de l’empathie.

C’est aussi ce que suggérait récemment le psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron.

Autrement dit : la violence collective à l’œuvre dans les conflits, guerres et terrorismes rassemble des violences dont l’origine est singulière et ancienne en chacun :

« Si nous ne faisons pas tout ce que nous pouvons pour comprendre la genèse de cette haine, les accords stratégiques les mieux élaborés ne nous sauveront pas non plus. »

Les souffrances refoulées, la machine à violence tourne sans fin

L’écrivain Nancy Huston rendait ainsi hommage à Alice Miller peu après sa mort :

« Alice Miller fut peu prise au sérieux. Une femme qui parle des enfants, c’est mignon. Pendant ce temps, les hommes vaquent aux choses sérieuses, la politique, les guerres, les génocides.

Ainsi, parce que les souffrances des enfants, les nôtres, sont refoulées et minimisées, la machine à violence peut-elle tourner indéfiniment.

Miller est morte le 14 avril 2010, sans que les penseurs de l’humain – intellectuels, philosophes, historiens, sociologues, psychologues – s’en soient émus. »

Faut-il attribuer la relative et regrettable confidentialité de cet ouvrage indispensable au fait que son auteure soit « une femme qui parle des enfants », comme le suggère Nancy Huston ? A sa diffusion modeste ? A la part intime et inquiétante qu’il convoque en nous ?

Ou alors est-ce son langage simple, accessible à tous, peut-être trop peu savant au goût de certains universitaires ? « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. », dit pourtant la maxime.

Le propos d’Alice Miller, sorte de psychanalyse individuelle d’une histoire collective passée et à venir, n’est pas seulement clair et simple sans être simpliste. Il est limpide.

 

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