La violence n’a pas de sexe

Participer à briser le mur du silence, permettre aux victimes de ne plus se sentir seules, et de trouver des débuts de réponse. La reconnaissance de la violence féminine est un passage obligé vers une plus grande responsabilité sociale, et source d’un plus grand respect pour faire reculer les souffrances que toute violence engendre. Il ne s’agit pas de diaboliser les femmes ou les mères, plus que les hommes ou les pères. En fait, ni les hommes ni les femmes n’ont le monopole de pouvoir basculer un jour dans la violence et la monstruosité.

Le tabou des violences faites par les femmes est tellement présent dans les esprits que l’on ne peut imaginer les femmes capables de faire du mal. Il y est opposé la moindre force physique, la fonction maternelle, la sacro-sainte image de la mère qui donne la vie, qui nourrit et soigne, cette image est incompatible avec la cogneuse, la meurtrière, ou la maltraitante. Cela se vérifie par les différences de traitement des infanticides, des maltraitances, des coups, des viols. La violence n’a pas de sexe : l’inceste des mères sur leurs enfants sous l’insigne protectrice de la mère, la violence physique ou verbale des femmes sur leur compagnon ou sur leurs enfants. Mettre des mots sur des maux éloigne les émotions et permet de s’approprier les faits. Le sujet est tabou, la honte et la culpabilité engendrent le silence, le tabou fait son œuvre. La transgression, l’inceste, la violence, mènent inévitablement à la maladie et à la mort. La définition de l’inceste est extrêmement restrictive. Des millions de personnes ne se sont pas rendu compte qu’elles étaient victimes d’incestes, car il n’y avait pas eu pénétration. Peu d ‘ouvrages, peu de sites abordent ce sujet. Dans la réalité, les contacts, bouche, anus, seins, parties génitales et toute autre partie du corps peuvent subir des abus. Les victimes ressentent des symptômes sans trouver de références, d’écrits, de repères pour comprendre ce qui leur est arrivé.

L’inceste fige la vie.

Une femme est à l’origine de près d’une violence physique sur deux et de 13 % des violences sexuelles. La situation de soins et de maternage propre au rôle maternel provoque une entière mise à disposition de l’enfant à sa mère et peut facilement servir de prétexte à l’abus sexuel, voire le légitimer. On sait que 80 % des mères qui agressent leurs enfants ont été agressées elles-mêmes. La peur de devenir agresseur à son tour est souvent une crainte réelle chez les victimes. Et c’est peut-être la pire des séquelles : penser que soi-même on pourrait agresser son enfant. 90 % des personnes victimes d’inceste ne disent jamais rien, de ce qui leur est arrivé. Les enfants ont peur de détruire leur famille et préfèrent rester loyaux. Que ce site soit un espace de ressources individuelles, spécifiques, et confidentielles, réceptacle d’histoires disponibles permettant d’apporter un éclairage à l’ombre dont chacun est porteur (porteuse).