« Je ne comprends pas que tu n’accueilles pas mon désir, moi j’ai envie de faire l’amour avec toi, c’est normal puisque je t’aime, et toi tu me dis que tu n’as pas envie, que je demande trop souvent, que je vais trop vite, que je ne sais pas m’y prendre, que tu voudrais plus de tendresse, mais bon sang, comment veux-tu que je te donne de la tendresse tu me frustre sans arrêt ! Tu vois quand je t’entends me dire “je t’aime” et que tu me refuses, moi j’ai envie de te taper dessus ! »
La plupart du temps, ce partenaire là n’a pas besoin de le dire, il va le faire. Les viols conjugaux sont très nombreux, je voudrais rappeler qu’on appelle viol conjugal, toute relation sexuelle imposée par la force ou la pression morale et psychologique sur une partenaire non consentante.
Les violences en amour sont parfois plus subtiles, d’ordre moral, quand on culpabilise l’autre de ne pas être d’accord avec nous, d’avoir un point de vue différent, quand nous imposons des choix de vie, dictons des comportements, une façon de s’habiller, d’élever les enfants, de se tenir en public.
Quand on s’abrite derrière la tradition sans tenir compte de la personne réelle qui est devant nous avec ses ressources, ses besoins et ses aspirations propres.
Les violences les plus terribles peuvent surgir quand celui qui ne se sent plus aimé, va tenter de reconquérir, de contraindre l’autre à l’aimer quand même, à rester dans la relation, à partager le même lit (s’ils sont en couple) à poursuivre une vie conjugale (alors que l’autre demande la séparation)… Le besoin d’exercer un contrôle sur celui qui nous échappe, qui veut “reprendre sa liberté” (quelle expression pathétique: reprendre sa liberté, cela veut donc dire qu’on l’avait donnée et peut être perdue !) devient quelquefois obsessionnel, peut déboucher sur un harcèlement oppressant.
Celui qui aime, s’en défend, trouve le plus souvent cela normal, d’imposer ses choix, son point de vue, ses attentes et ses désirs : « c’est que je l’aime moi, alors je ne comprends pas pourquoi elle ne m’aime plus ! » Cela veut dire que ce partenaire (homme ou femme) n’a pas compris que les sentiments ne se commandent pas. Qu’il faut être humble devant l’amour. On ne peut se dicter d’aimer ou de ne plus aimer, pas plus qu’on ne peut influencer les sentiments de l’autre. On peut tout au plus les respecter, les alimenter par vivre une relation de qualité, les nourrir de rêves et de projets et surtout apprendre à vivre l’instant. Nous devons apprendre à vivre l’amour au présent, avec seulement l’espoir de l’inscrire dans la durée, car nul ne sait à l’avance la durée de vie d’un amour.
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