Mères maltraitantes : comment expliquer leur violence ?
19 000 cas de maltraitance sur mineurs ont été signalés l’année dernière en France. Pour plus de la moitié, la mère est désignée comme responsable. Ce soir, sur le plateau de Ca se discute, Jean-Luc Delarue reçoit certaines d’entre elles, des femmes qui vont trop loin pour fixer les limites avec leurs enfants mais dont le courage pousse à témoigner sur ce sujet encore tabou. Si elles ont porté atteinte à « la chair de leur chair » sans se chercher des excuses, chacune fait preuve d’une étonnante prise de conscience de la gravité et de l’illégalité de leurs actes.
Coralie est tombée enceinte par accident avec un homme de passage. Cinq mois après son accouchement, la jeune femme ressent des pulsions de violence : « J’avais envie de la secouer pour arrêter les pleurs, je n’arrivais pas à maîtriser mon rôle de maman ». A force de se contenir, Coralie fait appel à une psychologue et une assistante sociale.
A l’âge de deux ans, sa fille est placée dans une famille d’accueil. « Je le fais pour la protéger d’un mauvais geste », confie l’intéressée en larmes sur le plateau. Aujourd’hui, Coralie souhaite être comprise par son entourage et prouver que sa démarche est en fait une preuve d’amour vis à vis de son enfant.
L’aveu de Nadia reste sans nul doute le plus marquant de la soirée. Epanouie dans son rôle de mère avec son fils de quatre ans, l’intéressée attend, sans le vouloir, des jumeaux. Ne souhaitant qu’un seul enfant, elle donne, dès la grossesse, des coups de poings dans le ventre « du côté droit », là où se trouve Lucas. Mis au monde six minutes après son frère, le nouveau né est aussitôt rejeté. « J’ai vécu mentalement deux grossesses, mais je ne voulais pas de la deuxième. Je n’ai supporté ni son odeur, ni ses pleurs, ni son physique ». Au bout de trois semaines, Nadia porte son premier coup sur Lucas. Motif évoqué : « Je n’ai pas aimé son visage ».
Agé aujourd’hui de 22 mois, le petit garçon est placé dans une famille d’accueil où Nadia peut lui rendre visite trois fois par semaine. « Qu’on le mette hors de ma vue, je vais finir par le tuer », confiait-elle à son entourage quelques jours avant l’intervention des services sociaux.
En France, plus de 50% des maltraitances sur les enfants sont commises par les mères (moins de 30% par les père et le reste par un membre de la famille, un beau-parent ou du personnel de soins à l’enfance). Jean-Luc Delarue rappelait hier soir ce chiffre lors du “Ca se discute” consacré à ce thème.Une émission forte, prenante, tant les témoignages étaient lucides et sincères. Respect d’abord envers ces mères – et ce père – qui ont assumé leur violence avec courage, en ont parlé, l’ont décrite à visage découvert.
Entendre ces récits pouvait être choquant, mais c’était la réalité, une réalité qui – pour plusieurs de ces mères – les ont conduites à se séparer de leur enfant pour le protéger.
Au-delà des récits, plusieurs pistes de réflexion en ressortent. Celle exprimée par cette jeune mère: “Dans la famille moderne, les parents sont seuls, sans recul, sans un grand-parent pour transmettre un savoir-faire et tempérer les réactions personnelles”. Constat très lucide. Car si la violence peut avoir parfois pour cause des troubles psychologiques, ce regard sur l’environnement social me semble juste dans un monde où la famille éclatée part en miettes.
Plusieurs des intervenantes avaient aussi été maltraitées par leur propre mère, mais pas toutes. La reproduction d’une violence reçue n’est pas automatique. Le seul homme témoignait avoir été “fracassé” par son père sous les ordres de la mère, et avoir eu lui aussi des gestes violents envers un de ses enfants quand il est devenu adulte. Il a décidé de quitter son foyer pendant 20 ans pour protéger ses filles. Témoignage montrant la cruauté de la situation, dramatique et courageux.Il ressort également de cette émission que la violence est beaucoup plus le produit de facteurs individuels qu’une systématique sociale ou de reproduction. La violence exprimée par ces mères n’était pas une revanche ou un exutoire du passé, mais une réalité du présent, pulsionnelle, incontrôlable. Il n’y avait pas de sociologie à faire, seulement à considérer, comme Jean-Paul Sartre dont la phrase était citée, que: “La violence est injuste d’où qu’elle vienne”.
Dans une époque où un certain féminisme victimaire présente la femme comme permanente victime et l’homme comme bourreau d’évidence, cette émission brisait un sérieux tabou et un mythe: la violence n’a pas de sexe. La violence féminine existe, elle est forte, répandue. Et il ne s’agissait pas de violence psychologique seulement, mais de coups, de brûlures, de véritable maltraitance physique grave. Les études de genre qui attribuent généralement le fardeau de la violence aux hommes, par principe, par système, étaient totalement démontées par ces témoignages.
L’intelligence des intervenantes a été de protéger leurs enfants, en faisant une thérapie ou en s’en séparant momentanément.
Un tabou sur la violence féminine tombait hier soir, mais pour autant il n’y a pas à incriminer l’ensemble des mères. L’émission ne le faisait d’ailleurs pas. Et bravo encore pour Delarue, même si actuellement il est critiqué pour certains comportement: c’est la seule émission où les gens peuvent vraiment parler sans être coupés toutes les 10 secondes.
hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2009/02/19/meres-maltraitantes-comment-expliquer-leur-violence.html
Mais ces personnes maltraitantes ne sont pas condamnées par la Justice ???? J’ai écouté cette Nadia et son petit Lucas, sur YT à peine cinq minutes, déjà, elle est passée à la télé, ensuite, le petit est placé mais elle ? Elle ne va pas en prison? On ne la condamne pas? Cette folle hystérique qui, en plus, dit préférer son premier garçon !!! Qu’elle soit condamnée et emprisonnée!! Il y a un sérieux problème !!!!!!!! Scandaleux!!!!!!